La violence psychologique, des mots qui remplacent les coups...

Publié le 30 Mars 2010

 

 

 Source: YERGEAU, Johanne, Femme Plus, Septembre 1993.

 

Une forme de violence conjugale peut s'exercer sans que la conjointe ne soit jamais battue, et faire autant de ravages que la violence physique. Elle est seulement plus insidieuse et plus difficile à repérer. Mais comment une femme intelligente peut-elle arriver à en être la victime? C'est qu'une fois la violence psychologique reconnue, le mal est déjà fait!

 

«T'es malade dans ta tête, va te faire soigner!» Cette phrase-là, Chantal l'a entendue plus souvent qu'à son tour. Si souvent, même, qu'elle est allée faire soigner son âme déchirée, son estime de soi réduite à néant, son intégrité déchiquetée. Épuisement professionnel, dépression, qu'importe le diagnostic. C'est une femme anéantie, pâle reflet d'elle-même, qui est entrée dans le bureau d'une thérapeute il y a deux ans maintenant. «Même ma mémoire m'avait abandonnée. À cette époque, je me forçais à écrire sur des petits autocollants la marche à suivre pour faire les travaux domestiques les plus simples. La maison en était tapissée.»

En arrêt de travail. Chantal ne se reconnaissait plus, et ses amies non plus. Engourdie et déprimée, cette ex-présidente d'associations bénévoles, cette infatigable défenderesse du bon sens élémentaire, cette femme à la mi-trentaine, jusque-là débordante d'énergie, avait du mal à exister. «Le simple fait de sortir du lit pour me vêtir m'épuisait. J'étais vidée, et pas du tout convaincue que je redeviendrais «normale» un jour...

Chantal a mis trois ans pour sa descente en enfer, et elle travaille encore à remonter, à retrouver son assurance, sa confiance en elle et dans les autres. La convalescence est d'autant plus longue que la blessure était profonde.

«Il faut être forte pour être violentée, et très forte pour s'en sortir», selon le témoignage de la plupart des femmes entendues lors d'une série de consultations tenues au début de 1992, dans le cadre d'une étude menée par le Comité canadien sur la violence faite aux femmes. Chantal est forte, c'est sûr! Sinon, elle serait devenue complètement dingue et ne serait pas en train de s'en sortir!

 

Une violence subtile

Mais elle aura mis beaucoup de temps pour comprendre sa situation, pour réaliser que la violence de l'homme qu'elle aimait était délibérée, pour poser les premiers gestes, et enfin, pour le quitter. Ce qui fait dire à bien des gens que «les femmes violentées qui ne se sortent pas de leur guêpier doivent bien aimer ça, dans le fond!» De telles idées préconçues sont très fortement ancrées dans la mentalité de notre société. Nous connaissons toutes des femmes victimes de violence conjugale, mais nous refusons généralement de les voir comme telles. «Nous préférons les considérer comme des personnes à tendances dépressives et passives, comme des femmes ayant une image négative d'elles-mêmes et qui ne s'affirment pas» dénonce le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale dans le livre Au grand jour. C'est oublier que la dépression, l'inertie et le manque d'assurance ne sont pas les causes de la violence mais bien ses conséquences. Soutenir le contraire, c'est faire la preuve qu'on n'a pas saisi l'impact psychologique que prend cette forme de violence sur la victime.

Mais comment distinguer la violence conjugale proprement dite d'une dispute occasionnelle qui dégénère sans qu'on l'ait voulu? Le facteur déterminant réside dans la constance lorsque les manifestations de violence deviennent fréquentes et que c'est toujours la même personne -généralement la femme- qui les subit. Toutefois, si nous avons à peu près toutes une idée assez claire de la violence physique et de la violence sexuelle, il n'en va pas de même pour la violence psychologique.

Ginette Larouche est travailleuse sociale au Centre des services sociaux du Montréal métropolitain. Le dossier de la violence faite aux femmes, elle le connaît bien. Déjà en 1987, son livre Agir contre la violence recevait le prix de l'Institut canadien de recherche sur les femmes. Quand elle parle de violence psychologique, elle n'en minimise pas l'importance, loin de là. «Cette forme de violence est la première à apparaître et la dernière à disparaître», écrit-elle. D'ailleurs, une très grande majorité de femmes victimes d'abus physiques ou sexuels ont été agressées au préalable, verbalement ou psychologiquement. La violence psychologique s'exprime sous deux formes, verbale et non verbale, et peut constituer la première manifestation dans l'escalade de la violence conjugale.

La violence verbale, telle que décrite dans Au grand jour, peut se caractériser par des éclats de voix, des cris, voire des hurlements. L'homme va hausser le ton pour intimider, menacer, comptant sur l'intonation pour faire comprendre sa désapprobation à sa compagne et pour l'obliger à obtempérer à son désir. Cette forme de violence peut aussi s'exercer avec le ton de voix habituel mais se traduire par des insultes, des menaces, des sarcasmes, des interdictions, du chantage et des ordres. Lorsqu'elles sont répétées fréquemment les attaques verbales sont un signe de mépris, elles ridiculisent et abaissent la femme qui les subit, et finissent par entamer son estime d'elle-même. La violence verbale peut aussi s'exercer sans que l'agresseur ait même recours à des insultes. Le fait de répéter sans cesse à quelqu'un qu'il n'a aucun discernement peut, à la longue, avoir les mêmes conséquences destructrices sur la personnalité.

Une autre façon, celle-ci non verbale, d'user de violence psychologique consiste à adopter une attitude indifférente envers sa conjointe, à afficher un sourire méprisant lorsqu'elle parle, à lui faire sentir insidieusement qu'elle ne vaut pas plus qu'un meuble, que personne d'autre ne voudrait d'elle, etc. Qu'elle se manifeste verbalement ou pas, la violence psychologique tend toujours à dévaloriser la femme dans son intégrité, à la dénigrer en tant qu'individu. Et les résultats de ce procédé sont étonnamment efficaces!

Ginette Larouche reconnaît que certains hommes sont passés maîtres dans cet art. «Une femme peut être battue dans son cœur, dans son corps ou dans sa tête. Les paroles détruisent et laissent la plupart du temps des séquelles plus sévères que les agressions physiques. La violence connaît bien des raffinements car l'agresseur sait atteindre sa victime dans ses zones de fragilité, dans ses manques de confiance en elle, dans ses doutes émotifs dans ses peurs personnelles, etc.»

 

La goutte chinoise

Un des comportements caractéristiques de l'agresseur consiste à rejeter les torts sur sa conjointe en l'accusant de l'avoir contrarié ou provoqué. Peu à peu, elle finit par intégrer la leçon. La violence rabaisse l'autre, facilite ce renversement des rôles et déresponsabilise l'agresseur. Imperceptiblement et insidieusement, la violence fait son œuvre et la domination s'installe à mesure que la confiance et l'estime de soi de la victime déclinent.

Comment une femme intelligente -puisque c'est de femmes brillantes dont il s'agit souvent- et autonome, peut-elle se retrouver victime de violence psychologique et se soumettre doucement mais sûrement?

«C'est comme le supplice de la goutte chinoise, répond Ginette Larouche. La victime n'est pas consciente immédiatement de la blessure. La goutte qui s'ajoute n'est pas nécessairement visible. Mais cela finit par former une plaie qui s'agrandit progressivement, et qui devient de plus en plus douloureuse. C'est une méthode très efficace.»

Non seulement efficace, mais également très sûre, puisqu'elle fait des ravages avant même que la victime en soit consciente. La violence psychologique est difficile à identifier. Certes, les femmes voient les actes, mais elles ont tendance à les attribuer à des facteurs extérieurs. Elles trouvent des excuses à leur partenaire, justifient ses réactions par des explications comme la tension ou la fatigue. «Ça prend du temps

avant qu'une femme puisse croire que l'homme qu'elle aime pose ces gestes et dit ces méchancetés de façon délibérée et réfléchie, explique Ginette Larouche. Ça prend du temps avant qu'elle additionne les événements et réalise qu'il s'agit de violence exercée de façon rationnelle.»

Le fait est qu'il n'existe pas de prototype d'homme violent dont on puisse identifier le comportement dès le début. Diane Lemieux est, comme Ginette Larouche, membre du Comité canadien sur la violence faite aux femmes, qui a pour tâche d'examiner toutes les formes de violence dont les femmes sont victimes au Canada et de proposer un plan d'action. Coordonnatrice du Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, Diane Lemieux s'intéresse depuis longtemps à cette question. Les gars qui décident de vivre de cette façon sont très habiles. Ils ne rentrent pas à la maison la première fois en te donnant une claque et ne commencent pas du jour au lendemain. La violence se construit tranquillement. Le grand piège, c'est que les femmes sont très «sauveuses» . Elles pensent qu'elles vont le changer. Comme on se sent très responsables de l'harmonie et qu'on nous appris à être serviables, on l'est souvent, tant et si bien qu'on ne voit pas nos propres limites et on se fait piéger!»,

constate-t-elle.

En 1983, Ferraro et Johnson publiaient dans la revue Social Problems un article sur le processus de «victimisation» où ils exposaient les six réflexes typiques des femmes victimes de violence: elles cherchent à aider leur conjoint qu'elles croient malade, ne le considèrent pas comme responsable de sa perte de contrôle, de ses gestes ou de ses paroles, en imputent plutôt la cause à des circonstances extérieures, nient les injures et se raccrochent aux bons moments vécus ensemble, craignent de ne pas pouvoir s'en sortir seules. Autant de motifs pour tenter de sauver une relation.

«Ce sont des réactions tout à fait normales et des façons rationnelles pour la victime d'essayer de comprendre ce qui se passe», insiste Ginette Larouche. «L'espoir de changer son conjoint ou de sauver une union est tellement présent que ça nous tue! C'est ça, notre esprit sauveur!», renchérit Diane Lemieux.

Pour bien saisir la difficulté des femmes à renoncer à leur relation, il faut constamment garder à l'esprit que tout se passe dans un contexte affectif très puissant. C'est de leur conjoint dont il est question, de l'homme avec qui elles ont choisi de faire leur vie, souvent aussi du père de leurs enfants. Elles ont aimé cet homme-là et l'aiment sans doute encore. Pas la violence qu'il exerce, bien sûr, mais l'homme. «La fille abusée n'aimera jamais l'acte d'abus, mais elle aime son père quand même; les enfants de parents alcooliques n'aiment pas ce qui découle de cette dépendance, mais aiment leurs parents quand même.

C'est la même chose pour la femme victime de violence», observe Diane Lemieux.

 

Le besoin de contrôle

Mais quelles raisons poussent un homme à agir ainsi? «Derrière la violence conjugale se cache une notion très importante rarement abordée: c'est l'idée de contrôle. L'homme qui exerce de la violence verbale, psychologique, physique ou sexuelle, ne perd pas le contrôle, au contraire, il l'exerce, il affirme son propre contrôle, celui qu'il veut maintenir à tout prix sur sa compagne», lit-on dans Au grand jour. De plus, la

violence satisfait un besoin narcissique. «Dès que vous êtes violent, vous n'avez pas à négocier, vous n'avez pas à tenir compte des besoins de l'autre, à être sensible à l'autre», explique Ginette Larouche.

Un psychopathe impulsif, alors, l'homme violent? Non. Il n'est pas malade. C'est simplement un homme qui veut dominer. Il peut être jaloux, possessif, manipulateur. Ce ne sont pas là des raisons pour exercer la violence, mais des prétextes pour excuser l'inexcusable, pour justifier ses gestes.

Nous vivons dans une société basée sur le pouvoir des uns s'exerçant au détriment des autres. Diane Prud'homme, du Regroupement des maisons d'hébergement, considère le besoin de contrôle des hommes comme un comportement très intégré dans nos valeurs. «On est plus permissif avec les petits garçons qu'avec les petites filles relativement aux gestes brusques et violents, pour autant qu'ils se justifient. Ils apprennent alors très jeunes à trouver des prétextes et c'est ce qu'ils reproduisent une fois devenus adultes. Ils se justifient et se déresponsabilisent en accusant l'autre. Ça vient tout droit de l'éducation. La petite fille, quant à elle, a appris rapidement la culpabilité, alors elle prend facilement le blâme adulte», lit-on dans Pour venir à bout de la violence conjugale.

En outre, «non seulement les hommes violents sont très dominateurs, mas ils croient aussi que la femme leur est inférieure et qu'elle leur appartient. Ce sont des hommes stéréotypés, qui croient aux valeurs très traditionnelles, et qui s'attendent à ce que les femmes comblent tous leurs besoins», soutient Ginette Larouche, qui fait d'ailleurs remarquer que la plupart des meurtres se produisent lorsque la victime tente de se soustraire à la violence, de mettre fin à la violence. «C'est l'ultime domination. L'agresseur ne veut absolument pas que cette personne vive en dehors de son contrôle. Il faut qu'elle soit sous son joug. Cette mentalité de possession et de domination, de pouvoir et de puissance, est tellement intégrée chez l'agresseur qu'il refuse que son ex-conjointe puisse vivre sans lui et considère avoir le droit de vie et de mort sur elle. Pourtant, les meurtriers ne sont pas des psychopathes: ils ne manifestent pas de problèmes de violence au travail, ne frappent pas leurs «hommes» quand ils sortent avec eux dans les bars.

Leur agressivité est ciblée et leur besoin de contrôle sur leur compagne imminent, Mais tout cela n'est pas inscrit sur leur front... Derrière chaque homme violent se cache un être charmant, celui qui séduit au début de la relation et que la victime voudrait bien retrouver. Chantal avoue que son «prince» savait se manifester aux bons moments: «Il n'est pas facile d'expliquer ce type d'homme car, dès qu'on lui manifeste notre intention de l'exclure de notre vie -ce qui demande beaucoup de courage et de détermination-, il redevient soudainement le prince charmant dont on était si amoureuse. Aussitôt, l'espoir que tout peut recommencer s'installe. Mais cela ne dure qu'un temps, le naturel revient vite au galop!»

 

Un portrait type de victime?

Si les hommes ne sont pas tous des êtres violents, les femmes ne sont pas non plus toutes des victimes.

Alors, pourquoi certaines sont-elles violentées et d'autres pas? Il n'y a pas de profil type de la femme victime de violence psychologique. Elle n'est pas moins éveillée, pas plus soumise qu'une autre. Elle est victime, le mot le dit. Voilà un des nombreux mythes auxquels Daniel Welzer-Lang s'attaque dans son récent ouvrage intitulé Arrête! Tu me fais mal!

«Plus des femmes différentes prennent la parole, plus se restreignent les cercles sociaux où la violence n'existerait pas. Puisqu'il y a des hommes violents de tout âge dans tous les milieux, la conséquence est que les femmes violentées appartiennent à tous les milieux et à toutes les cultures», écrit-il.

Les femmes ne sont pas à l'abri de quelque forme de violence que ce soit ni par leurs diplômes universitaires, ni par leur situation économique, ni par une éducation exemplaire. Rien ne les protège à coup sûr.

Ginette Larouche admet toutefois que quelques caractéristiques peuvent contribuer à augmenter la tolérance de certaines femmes. Ainsi, elles ont souvent un passé d'enfants battues, ont déjà une estime d'elles-mêmes assez faible, et connaissent la violence. Elles sont donc prédisposées à supporter davantage. «Mais vous pouvez avoir ces caractéristiques sans jamais être victime de violence puisque le responsable est celui qui produit l'acte. Donc, peu importe le portrait de la femme, elle ne sera pas violentée si le conjoint ne se permet pas ce genre de comportement», nuance-t-elle.

Néanmoins le terrain est plus propice, car l'homme qui a recours à la violence psychologique sait déceler les points faibles de sa partenaire et n'hésite pas à les utiliser pour l'atteindre et la contrôler. Plus vous avez des zones de dépendance (dépendance économique, émotive, physique), plus vous risquez, en étant confrontée à un homme dominateur, de ne pas réagir assez vite. Mais, encore une fois, ces facteurs ne feront pas de vous une victime si votre partenaire n'est pas un homme violent.

Mais pourquoi, au juste, ces femmes endurent-elles de pareilles situations? Rappelons les caractéristiques de la violence psychologique: elle détruit I’ estime de soi, anéantit la confiance, écrase la personnalité, et ce, petit à petit, de sorte que celle qui en souffre a tout à refaire pour s'en sortir. On accuse facilement la victime de ne pas réagir: on oublie seulement qu'elle subit la violence psychologique depuis peut-être deux ou trois ans, lorsque les résultats deviennent visibles pour nous. Les effets sont là: la technique a merveilleusement bien fonctionné et la victime est à plat. Alors, comment n'aurait-elle pas du mal à réagir?

Ce sera d'autant plus difficile qu'habituellement l'agresseur a pris soin de briser le tissu social de sa conjointe, de l'isoler en la condamnant auprès de son entourage, en jouant le rôle du «pauvre incompris».

Elle n'a donc plus personne autour d'elle pour désamorcer les insanités auxquelles elle aura fini par croire en restant isolée.

 

Les survivantes de la violence

Peu de choix s'offrent à la femme victime de violence psychologique: exiger un comportement différent ou partir. Un simple «Je ne tolère plus que tu me parles ainsi» a peu de chances de porter des fruits. Pour que la demande soif efficace, il faut que le conjoint sente qu'il court de grands risques de perdre sa partenaire.

«C'est d'ailleurs un des deux motifs pour lesquels un homme violent va chercher de l'aide: soit il a peur de perdre sa partenaire soit il a la justice aux fesses!», affirme Diane Lemieux.

Il faut toutefois que le message soit sans équivoque. «Il ne faut pas poser d'ultimatum dans l'espoir de voir son partenaire changer, il faut que la conjointe le fasse pour elle-même, parce qu'elle ne veut plus vivre cette situation et qu'elle est déterminée à aller jusqu'au bout. Si elle menace son conjoint de le quitter sans en avoir vraiment l'intention, celui-ci le sentira et ne la prendra pas au sérieux», poursuit Diane Lemieux.

La femme victime de violence psychologique devra aussi réussir à désamorcer les messages destructeurs auxquels elle a cru pendant très longtemps. Pour y arriver, elle se tournera souvent vers les amis et la famille. Malheureusement, comme elle a souvent couvert son conjoint, excusé ses comportements ou simplement parce qu'il est «tellement gentil» avec «les autres», il arrive que les proches ne croient pas la

victime. «C'est un piège bien réel, constate Ginette Larouche. Dans ce cas, la «survivante» de la violence - car ce sont des femmes qui «survivent» après tout- ne doit pas gaspiller d'énergie à essayer de les convaincre. Elle va s'épuiser et risque aussi de se sentir agressée par les gens qui ne lui accorderont pas de crédibilité.»

Quant aux amis véritablement conscients du problème, ils peuvent bien sûr être d'un grand secours.

Cependant, ils sont souvent consternés de voir une personne qu'ils aiment s'étioler dans une situation néfaste, et deviennent parfois impatients. «C'est difficile, mais il faut arriver à ne pas juger. Il faut cesser de se dire «si j'étais elle, je ferais ça», ce n'est pas la meilleure façon de venir en aide à la victime. Il est très important de suivre son rythme et de ne pas la bousculer», soutient Diane Lemieux. «Les amis sont hors contexte: ils ont vu mais ils n'ont pas subi. Ils sont en pleine possession de leurs moyens, eux. Il est évident qu'ils agiraient autrement, mais ils ne chaussent pas les mêmes souliers», témoigne Chantal.

C'est pourquoi il paraît parfois préférable, pour la victime, de rechercher une aide hors de son cercle de connaissances. Plusieurs maisons d'hébergement, ainsi que certains CLSC, offrent des services externes, des groupes de soutien, etc. Il faut arriver à démonter les programmations négatives pour pouvoir se restructurer. Une approche déculpabilisante, qui met l'accent sur l'estime de soi, l'affirmation, l'autonomie, centrée non sur le couple mais bien sur la femme, est particulièrement indiquée. Des recherches ont démontré que les femmes peuvent récupérer et reprendre leur vie en main. Mais la guérison est lente. Cela prend beaucoup de temps pour se faire à nouveau confiance, pour être capable de s'aimer pour ce que l'on est, et pour croire qu'un autre homme puisse nous aimer. C'est ce à quoi Chantal aspire... depuis deux ans!

Rédigé par Kilou

Publié dans #Les manipulateurs

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A
<br /> <br /> Je suis issue d'une famille de grands parents maltraitants et des parents grands manipulateurs pour ne pas dire PN, soeur d'un frère PN maltraitant physique et moral, j'ai bcp de mal à faire<br /> comprendre à ma mère que son fils est un despote, elle est dans le déni total. Ces femmes ne sont pas aptes à élever des garçons sauf pour en faire des tordus.Ma mère est très paradoxale et<br /> manipulatrice, me culpabilisant à outrance sur des petits rien qui me font me rebeller, elle "endoctrine "mes garçons que je dois éduquer pour la contre manipulation, je leur explique comment<br /> fonctionne leur grand mère et qu'ils ne doivent pas prendre pour argent comptant ce qu'elles leur dit.<br /> <br /> <br /> Un jour j'ai dit à quelqu'un qu'on aurait la paix le jour où ils seront tous morts. Vouloir la mort pour avoir la paix, voici ce qui est culpabilisant....encore!<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> La perversité narcissique n'a pas de sexe. Vous devriez dire, (mais peut-être que vous ne pouvez l'imaginer ne l'ayant pas vécu), qu'il existe aussi des femmes, épouses ou mères<br /> perverses et psychopathes, tellement intelligentes et manipulatrices, qu'elles n'ont jamais laissé  paraître leur véritable nature et ne se sont jamais prendre pour leurs actes<br /> criminels. Lorsqu'elles ont commis un fait grave, elles se sont toujours arrangées pour n'en laisser aucune preuve. Seul un entourage restreint rendu muet, des situations dramatiques ignorées qui<br /> finissent par détruire des familles.<br /> <br /> <br /> Sans prise en compte de ce sujet, ou sans action pour y remédier, la violence perdurera, ces femmes en règle général, proches de leurs fils ont l'art de les pervertir aussi, ces<br /> derniers deviennent maîtres dans ce domaine avec leurs épouses, et c'est le cercle infernal des vies torturées... Ceci est un témoignage de survivante.<br /> <br /> <br /> Tant qu'on aura pas compris, qu'il faut aider les gens à devenir des parents responsables avec le devoir de faire des bilans de ses<br /> propres capacités à être parents, et apprendre à protéger et éduquer ses enfants, la violence grandira.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Merci de votre visite sur mon blog. Le sujet : PN, je connais bien ! si on les trouve la plupart du temps sous des traits mascluins ;la manipulation et tous<br /> ses aspects pervers peuvent se nicher aussi sous des traits féminins !<br /> <br /> <br /> Prendre conscience du phénomène permet d'agir voire Réagir sans plus attendre !<br /> <br /> <br /> Vous pouvez utiliser l'article qui vous a intéressé ( http://violence.morale.over-blog.com/article-la-violence-psychologique-des-mots-qui-remplacent-les-coups-47713093.html ) en mettant mon lien ! merci<br /> <br /> <br /> A vous relire. Bon courage de votre côté.<br /> <br /> <br /> Amicalement, Jenny sur Mars         <br /> <br /> <br /> <br />
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