Je t’accuse
Publié le 2 Mai 2010
L’horizon nous était acquis Les lames tranchantes de ta méchanceté, les coups acerbes de ta cruauté ont brisé mon rêve Je croyais notre fusion sans faille, elle n’était faite que de paille dont
les brindilles se sont envolées aux premières chamailles. Ses fondements n’ont su résister aux brises de la routine et des tempêtes. Notre alchimie n’était pas éternelle mais éphémère et
démentielle. J’aurai voulu que cette passion soit réelle, elle ne le fût pas car tu n’étais pas toi. Tu n’étais pas celui que tu prétendais être, tu n’étais pas celui que je croyais percevoir
dans mes naïfs rêves. Tu étais fou, fou à lier, malade. Tu t’es pris au jeu de la haine et du conflit occultant la véracité que je cherchais en toi. Croyant voir tes faiblesses, je t’ai donné
pour remède mon amour sincère, profond et véritable. L’artifice de l’ange m’a enchainée dans une spirale d’espoirs, me gardant de me protéger du démon que tu es. L’esprit de nos âmes flotte au
vent de la destruction massive. Vil et bas tu es et as été, amère et aigre est ma rancœur. Habité par le diable, tu as terni à tout jamais ma confiance en l’homme, le vrai. Elimant, usant,
happant les principes de vie, tu as pollué mes espoirs de vérité. Survolant les lueurs du ciel bleu, tu as renvoyé aux ténèbres les joies de la vie et de l’amour. Animé par le sang de la
vengeance, de la rancune et de l’aigreur, tu as détruit le fruit de mes entrailles, l’intégrité de mon amour tout puissant. Hanté par les fantômes de l’oubli et de l’ignorance, tu as maudit la
vie. Déchirant fut l’éclair de ma colère, harcelante fut la longue vague de ta haine. Haine envers le monde et la vie, phobie du sacro-sein maternel, ta volonté dévastatrice a eu raison de mon
amour. Tes lèvres aigres n’effleureront plus les miennes. Ta peau rêche n’élimera plus mon épiderme, ton regard brulant de haine ne croisera plus mes perspectives d’espoir. Mes sentiments pour la
réalité que tu es, s’étiolent, s’envolent au gré du souffle de la vie. Ils ricochent sur la platitude d’un lac d’ignorance, ils sombrent dans les ténèbres des mers et océans. Je t’abandonnerai
aux abîmes de l’errance, te lâcherai parmi les requins de la fureur. Galet arrondi par les traces du regret, mon cœur se meurt dans un océan de déception face à cette mauvaise foi ancrée en toi.
Ma vision est à jamais obstruée par l’immense illusion que tu as insufflée en mon regard. Cette lueur, cette étoile que j’avais cru percevoir, mirage de tous les mirages en mon âme, s’est
évanouie, mourant de honte de t’avoir approché. Ecartée à jamais de l’oasis de l’existence, ma vive douleur brule les fondements de ma destinée. Ta mortelle folie a désintégré des galaxies
d’avenir. Assassin de haut vol, tu as brimé à tout jamais l’apparat de l’oubli. Mon ciel s’est assombri emportant dans sa pénombre le miroir de tes vraisemblances. Je me reconstruirai loin de ta
présence hallucinée et ta démence. Je t’accuse d’avoir brisé mes rêves.