Enfants : apprenez-leur le narcissisme !

Publié le 14 Novembre 2010

Enfants : apprenez-leur le narcissisme !

« Comment être aimé si l’on ne se pense pas “aimable” ? » interroge Claude Halmos, psychanalyste. Clef de la vie, le narcissisme se construit dès l’enfance, notamment dans la relation à deux êtres essentiels : les parents.

Claude Halmos

Sommaire
  • S’accorder une valeur : une étape difficile
  • Au début de sa vie
  • Cette phase, Freud la nomme "narcissisme primaire"
  • Le narcissisme secondaire
  • Un déficit d’amour de soi ?
  • L’identification aux parents
  • LES BLESSURES NARCISSIQUES :
  • SAUVÉS PAR L’ÉCOLE :

Tu sais, X, il est méchant… »
Le petit garçon qui, dans mon bureau, me fait avec difficulté cette confidence, a 5 ans. Je m’enquiers :
« Il est méchant pourquoi ?
— Parce qu’il ne veut pas jouer avec moi… »
Puis, avec une voix que les sanglots qui montent rend difficilement audible, il ajoute :
« Pourtant, moi, je lui ai donné tous mes Pokémon…
— Tu pensais qu’il fallait que tu lui donnes tous tes Pokémon pour qu’il ait envie de jouer avec toi ?
— Ben, oui… »

L’adulte qui sourirait de cette histoire aurait tort, car elle ressemble à l’énoncé d’un drame en marche. L’un de ceux dont les adultes sur le divan retrouvent la trace quand ils tentent de répondre à la question qui les taraude : « Mais, enfin, pourquoi est-ce que je n’arrive pas à penser que je vaux quelque chose ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à m’aimer ? » Qu’un enfant se croit obligé de distribuer tous ses jouets à ses copains pour qu’ils aient envie de jouer avec lui n’est, en effet, pas innocent. Cela témoigne de sa part d’une certitude (inconsciente) : sa seule personne n’a pas suffisamment de valeur pour intéresser les autres. Pour être aimé il lui faut donc "payer" : en Pokémon, en services rendus…

Cette désolante conviction n’est pas l’apanage des seuls enfants. Les adultes aussi, à leur façon, distribuent des Pokémon, et certains, d’ailleurs, le disent sans toujours l’entendre : « C’est incroyable, si on fait une soirée entre copains, c’est moi qui fais tout et, au restaurant, c’est plus fort que moi, il faut toujours que je paye pour tout le monde ! »

S’accorder une valeur : une étape difficile

D’où vient chez ces enfants et ces adultes cette difficulté – voire cette impossibilité – à s’accorder une valeur ? Elle procède d’une faille dans ce que la théorie analytique nomme leur "narcissisme". De quoi s’agit-il ?

Le "narcissisme" – l’amour de soi, le sentiment de valeur, l’image que l’on a de soi-même – est une notion complexe et mal perçue, car elle est généralement connotée péjorativement. Elle est, en effet, souvent renvoyée du côté du "trop" et de la pathologie. Celle qu’illustre fort bien le mythe : Narcisse, si amoureux de son image entrevue dans l’eau, qu’il en oublie l’extérieur et les autres. Si captivé par elle, qu’il se noiera en voulant la rejoindre.

Le terme ne recouvre cependant pas seulement de tels excès. Entre penser que l’on ne vaut rien et se prendre pour le nombril du monde, il existe un juste milieu : un narcissisme que l’on peut dire "normal", et qui est nécessaire aux humains. On ne peut pas vivre si l’on ne s’aime pas un tant soit peu.

Comment le narcissisme se structure-t-il ?

Au début de sa vie

L’enfant ne peut ni s’aimer ni aimer qui que ce soit, car il ne se ressent pas encore comme "un". Il a de lui même un vécu morcelé. Chaque "morceau" de son corps est le siège de "pulsions", de tensions sans lien entre elles : sa bouche crie, son ventre gargouille, etc. Peu à peu, cependant, grâce au "contenant" que constituent la présence, les paroles et les soins de la mère, une première "unité" va se réaliser, rendant possible que l’enfant, ainsi "rassemblé", commence à investir l’énergie libidinale qu’il a en lui.

A quoi va-t-il s’attacher d’abord ? A sa propre personne. A cette étape, le bébé est pour lui-même le centre du monde. L’extérieur n’existe pas pour lui. Il lui apparaît comme un pseudopode de son être et il est persuadé qu’il le dirige par la seule force de sa pensée. Il ressent sa mère comme une partie de son propre corps. La voyant accourir sans délai au moindre de ses appels, il est en effet persuadé qu’il a autant de pouvoir sur elle que sur sa main ou sur son pied.

Cette phase, Freud la nomme "narcissisme primaire"

« Pour introduire le narcissisme » in “La Vie sexuelle”, PUF, 1999). Elle est pour tout être humain un moment fondateur, et toute distorsion à ce niveau entraîne des troubles psychiques très graves. Cette étape du "narcissisme primaire" ne dure cependant que peu de temps, car le nourrisson grandissant et sa mère répondant moins immédiatement à ses demandes, il réalise progressivement qu’elle n’est pas un morceau de lui, qu’elle a une existence propre ; qu’il y a donc à l’extérieur de lui une réalité sur laquelle sa pensée n’a pas de prise.

Cette découverte, qui permet au "principe de réalité" de se mettre en place, a des conséquences très importantes. Elle rend en effet l’enfant capable d’agir sur la réalité extérieure, mais également d’y choisir des objets d’amour. C’est l’époque où il commence à s’attacher à des personnes, à des objets, etc.

Sa libido, qui n’était jusque-là orientée que vers lui, se déplace et investit le monde extérieur. Mais, pour autant, l’enfant ne renonce pas à s’investir lui-même. Il continue à s’aimer. Sa libido se divise donc en deux. Une partie lui sert à s’aimer lui-même : Freud la nomme "libido du moi". L’autre, à aimer les autres. Elle est appelée, dans la terminologie freudienne, "libido d’objet".

Le narcissisme secondaire

Freud nomme "narcissisme secondaire" cet amour de soi qui succède à la découverte de la réalité extérieure. C’est à ce narcissisme que l’on fait référence lorsque l’on parle des problèmes où des failles "narcissiques" d’une personne. Les problèmes à ce niveau sont en effet nombreux, car – Freud le souligne – nous ne possédons qu’une quantité limitée de libido. Nous sommes donc condamnés, pour aimer les autres, à nous retirer de la libido à nous-même, et vice-versa : si l’on s’aime trop soi-même, on n’a plus rien à donner aux autres.

Pour l’illustrer, Freud donne l’exemple de deux cas extrêmes :

• Celui de l’état amoureux, où l’objet aimé, paré de toutes les qualités, est mis sur un piédestal tel que l’amoureux ne peut en retour que s’autodéprécier. Quiconque aime est toujours, peu ou prou, dans la position du « ver de terre amoureux d’une étoile »…

• Et, à l’inverse, celui de symptômes comme le "délire des grandeurs", qui pousse le paranoïaque à se penser l’incomparable génie d’un monde dévalorisé.
On comprend que l’équilibre entre "amour de soi" et "amour des autres" soit difficile à trouver.

Comment peut-on, néanmoins, parvenir à cet équilibre ? Réussir à aimer les autres tout en continuant à s’aimer soi-même ? Pourquoi a-t-on (ou n’a-t-on pas) un "narcissisme" solide ?

Un déficit d’amour de soi ?

A cette question, bien des parents qui amènent en consultation leur enfant « parce qu’il n’a pas confiance en lui », répondent de façon catégorique. Ils disent : « C’est son caractère », sous-entendant ainsi qu’il serait né avec un déficit d’amour de soi. Ces parents se trompent. Le sentiment de sa valeur, la capacité à s’aimer, ne sont jamais chez un enfant des facultés données au départ. Elles se construisent. Et un enfant ne les construit jamais seul, mais toujours dans la relation aux autres et, particulièrement, à ces deux premiers "autres" essentiels que sont ses parents.

Que faut-il pour qu’un enfant puisse penser qu’il vaut quelque chose ? La réponse est claire : il faut qu’il soit sûr d’avoir une valeur pour ses parents. C’est possible, à trois conditions :

1. Il faut d’abord qu’il sente que, pour ses parents, il compte. C’est-à-dire qu’il est pris en compte par eux au titre des choses essentielles de leur vie. Et ce n’est pas par le discours qu’on lui tient qu’il le comprend, mais :

==> D’une part, par ce qu’il ressent. Ce qui fonde, chez un enfant, le sentiment de compter pour ses parents et, du même coup, son narcissisme, c’est la certitude que son existence est essentielle à leur bonheur.

==> Et, d’autre part, par la façon dont ses parents manifestent qu’ils ont pour lui un projet de vie.

Quand des adultes, en proie à des dépressions graves, remontent en analyse le cours de leur vie, c’est souvent sur des questions de ce type qu’ils débouchent. Sur un désir absent de leurs parents à leur endroit, absence qui les a laissés sans appui pour soutenir leur propre désir de vie.

2. Sachant qu’il compte, il faut ensuite que l’enfant sente qu’il compte pour "un", singulier, unique. Compter pour "un", c’est savoir que l’on est considéré comme une individualité :

==> Que l’on est "Pierre", "Jules", ou "Jacques", et pas seulement un morceau indifférencié d’un grand magma appelé "les enfants".

==> Que l’on est reconnu et valorisé dans ses particularités à soi, admis comme "différent" de ses frères et sœurs.

==> Que l’on a une place et qu’elle compte, ce qui n’est évidemment pas possible si l’on n’a pas un coin à soi dans une maison où ce serait matériellement possible, ou si l’on est celui qui doit toujours céder son lit à la vieille tante de passage…

3. Enfin, il faut que ce « un » que représente l’enfant soit un "un" dont on reconnaisse la valeur. Là encore, il ne suffit pas de dire à un enfant qu’il est épatant pour qu’il s’en persuade. Il faut l’accepter pour ce qu’il est et le respecter comme tel :

==> Dans sa sexuation : sentir que le fait qu’il est garçon (ou fille) rend ses parents malheureux donne à un enfant une piètre idée de sa valeur.

==> Dans son corps : il faut que l’enfant sente que l’on respecte son intimité et sa pudeur ; que les étapes de son développement sont reconnues et admises par l’adulte. Etre encore lavé par sa mère à 5 ans, c’est être pris pour ce que l’on n’est plus, un "bébé", et c’est dévalorisant.

==> Dans son être : expliquant aux parents combien il est nocif pour un enfant de voir les adultes se promener nus devant lui, Françoise Dolto posait que l’on devrait respecter un enfant « jusque dans ses regards », comme s’il était, disait-elle, un « hôte de passage ».

==> Dans ses désirs et sa parole : un enfant que l’on n’informe pas de ce qui le concerne et dont les désirs et les opinions ne sont jamais pris au sérieux ne peut pas penser qu’il a de la valeur…

L’identification aux parents

A tout cela, il faut ajouter ce qui relève pour l’enfant de l’identification à ses parents. Ce que sont ses parents et, surtout, ce qu’ils pensent d’eux-mêmes est, en effet, essentiel à la construction qu’il fait du sentiment de sa valeur. Il est difficile de penser que l’on est un enfant "bien" si l’on a des parents qui se pensent "pas bien"…

Le narcissisme a donc, on le voit, des racines bien plus profondes qu’il n’y paraît. Il est, pour tous les humains, et quel que soit leur âge, la clef de la vie. Sur tous les plans et, d’abord, celui de la relation aux autres. Comment en effet pourrait-on être aimé si l’on ne se pense pas, soi-même, "aimable" ?

LES BLESSURES NARCISSIQUES :

Comment la solidité du narcissisme se manifeste-t-elle à l’âge adulte ? Par la capacité à résister aux épreuves qui peuvent porter atteinte à l’image de soi.

Ruptures, licenciements, incidents de la vie courante qui donnent l’impression que l’on est rejeté pas ses amis… Qu’elles soient petites ou grandes, les blessures narcissiques nous guettent à chaque coin de notre vie. Si l’on a, dans son enfance, acquis, grâce à ses parents, le sentiment de sa valeur, on est à même de relativiser les échecs : ils restent douloureux, mais ne sont pas destructeurs.

En revanche, si l’on a été, dès son plus jeune âge, privé de ce capital narcissique, chaque rencontre avec l’autre devient prétexte à une difficile autoévalutation : « Est-ce que je vaux quelque chose ? » Test piégé par avance, car qui se pose ainsi la question a déjà, au fond de lui, la certitude de la réponse : « Je ne vaux rien ou… pas grand-chose. »

SAUVÉS PAR L’ÉCOLE :

En matière de narcissisme, on sait peu à quel point le rôle des enseignants peut être important pour un enfant. Un enseignant, en effet, est pour lui une grande personne "autre" que ses parents. Il peut donc avoir une opinion différente de la leur : le trouver intelligent quand ses parents l’ont toujours trouvé moins brillant que son frère aîné ; vanter son agilité, alors qu’à la maison il est traité en maladroit ; etc.

Et son avis est d’autant plus important qu’il est une grande personne "valorisée", parce que payée par la société et, de ce fait, nantie aux yeux de l’enfant d’un pouvoir et d’un savoir. Qu’un enseignant leur ait sauvé la vie, des centaines d’adultes pourraient en attester. Et en attestent, de fait, en analyse.

 

Source:psychologie.com

Rédigé par Kilou

Publié dans #les enfants de manipulateurs

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D
<br /> Le souci avec ce livre est qu'il se base sur Freud, qui était un charlatan manipulateur, qui a menti sur ses résultats et n'a jamais soigné personne, au contraire: il suffit de voir l'histoire<br /> l'Homme aux Loup, psychanalysé pendant plus de 70 ans, ou bien 'Anna O.', internée après le 'succés" de sa psychanalise. Je ne parle même pas de l'ami de Freud,  Ernst von<br /> Fleischl-Marxow, mort suite à la prescription d'injection de cocaïne pour se débarrasser de sa morphinomanie!<br /> <br /> <br /> La psychanalyse est à la psychologie ce que l'astrologie est à l'astronomie, une pensée magique et totalitaire basée sur une croyance auto-élevée au rang de science, mais qui n'a rien de<br /> scientifique. Malheureusement, la psychanalyse a une emprise considérable en France, et une influence plus que néfaste: la France, pays où la psychanalyse est reine, est également le pays ou on<br /> consomme le plus de psychotrope, ou l'usage de drogues est parmi le plus élevé, où la consommation d'alcool bat des records.<br /> <br /> <br /> Quand enfin cette pseudo-science, cette religion sans Dieu aura rejoint le placard des métaphysiques, alors peut-être la psychiatrie et la psychologie en France pourront enfin progresser et enfin<br /> aider toutes ces personnes malades qui sont laissées sans soin. Dans 50 ans, peut-être...<br />
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K
<br /> <br /> Ce blog n'est pas là pour faire l'appologiie de tel ou tel psychanalyste ou psychologue, les extraits de livres sont là pour donner des voies à quiconque a besoin d'avancer, ils ne sont que des<br /> pistes. Plus que de la psychanalyse, il est question de développement personnel afin d'avoir des armes pour se sauver ou ne pas rentrer dans des relations toxiques. Freud et adulé ou décrié<br /> certes, mais ça n'est pas la thématique du blog.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Je suis fille d'un pervers narcissique. J'ai bientôt 41 ans et vis toujours avec les cicatrices des blessures infligées par mon père. Au quotidien, elles sont parfois affreusement<br /> douloureuses.  J'ai suivi une psychanalyse  7 ans, qui n'est sans doute pas terminée. J'ai développé des troubles tels que l'agoraphobie. Je vis la trouille au ventre dès que je<br /> quitte ma maison. Il n'y a que mon entourage proche qui me rassure. Je ne me mets jamais en situation de conflit, ou d'échec. Trop peur d'être humiliée ou punie. Je passe sur la solitude sociale,<br /> l'isolement, même si je suis de toute façon très sauvage. J'ai retrouvé une certaine estime de moi dans la mesure où je n'accepte plus d'être mal traitée, mais de la à dire que je m'aime il y a<br /> un monde. Jamais je n'aurais pu imaginer que mon père, mon papa, celui qui m'a donné la vie, puisse vouloir me la reprendre. Il n'a eu de cesse que de vouloir ma peau. Cela fait quelques années<br /> que je ne le vois plus. C'est le seul et unique moyen de se protéger, fuir!!! Je n'ai eu le soutien de personne, pas ma mère , pas mes soeurs, seul mon époux  qui connait mon histoire et mon<br /> père commence à comprendre ce que j'ai enduré. Ma mère est murée dans son rôle de victime et empétrée dans sa culpabilité. Je suis seule quand j'ai mal et ne peux en parler à personne. Il est<br /> excessivement difficile pour les personnes n'ayant pas vécu cela de comprendre. Car là aussi il leur faudrait accepter l'inacceptale, l'inavouable. Mon père m'a tué psychologiquement. J'ai<br /> survecu uniquement parce que j'aimais la vie plus que tout et que je crois dure comme fer en l'AMOUR. En plus, baisser les bras devant ce pervers voudrait dire qu'il a gagné. Jamais, jamais il<br /> n'aura cette satisfaction.<br /> <br /> <br /> Ce blog est très important. Les langues se délient peu à peu. Les gens se sentent écoutés. Surtout parents protégez vos enfants de ces monstres. Les effets de leur folie sont dévastateurs.<br /> <br /> <br /> Merci de nous donner le droit de parole<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Qu'en est-il des enfants à besoins spécifiques dont l'image qu'ils ont d'eux-mêmes est consciencieusement détruite par l'institution scolaire? Je parle des enfants qui, sans avoir un handicap<br /> reconnu, ni de déficience mentale sont incompris par les enseignants et leurs compagnons de classe, les vilains petits canards, les moutons noirs qui ne peuvent rentrer dans le moule qu'on leur<br /> impose?<br /> <br /> <br /> Je suis belge, je ne connais pas la législation en France en ce qui concerne les enfants ayant des besoins spécifiques, mais chez nous, si notre enfant est dysgraphique et par voie de<br /> conséquence, lent, puis dysorthographique, si notre enfant est légèrement dyslexique,si notre enfant est TDH avec des troubles de l'attention, si notre enfant a n'importe quel trouble des<br /> apprentissages trop léger pour que l'on puisse s'en débarasser dans une école "spéciale", si notre enfant est "précoce", "surdoué" ou à "Haut Potentiel" comme on dit chez nous, il va subir des<br /> blessures narcissiques journalières, non seulement assénées par ses "camarades", mais par tous les adultes censés le protéger et l'épanouir.<br /> <br /> <br /> C'est ce que subissent mes fils, c'est ce que j'ai subi toute ma vie. Et oui, aucun de nous n'a confiance en lui. "Parce que les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux!"<br /> Parce qu'il n'est pas bon d'avoir raison quand tout le monde a tord. Parce que les braves ministres de  l'enseignement ne comprennent pas que vouloir l'égalité pour tous n'est pas équitable.<br /> Parce que nous ne sommes pas égaux. Nous sommes tous différents. C'est ce qui fait notre richesse. Malheureusement, dès que l'on s'éloigne un chouïa de la norme, on lui fait peur à la norme et<br /> l'on doit absolument se corriger, tondre l'épi récalcitrant et s'adapter, donc, se nier soi-même et s'auto-déprécier!<br /> <br /> <br /> Chaque jour je complimente mes garçons, je leur remonte le moral, je leur dis que je crois en eux, qu'ils sont capables de surmonter leurs difficultés, qu'ils sont doués pour plein de choses<br /> non-scolaires, qu'ils sont beaux, intelligents et capables. Comment pourraient-ils me croire quand à l'école on les traite de "tarés", "crétins" et que leurs carnets de note est couvert de "Tu ne<br /> fais aucun effort!", "Tu ne te concentres pas!", "Distraction!!!!!"<br /> <br /> <br /> Bref, je sais que certains parents sont indignes d'avoir des enfants, mais pensez à tous les autres qui se battent pour les leurs et que l'on renvoie continuellement chez les thérapeutes de tout<br /> poil car leurs enfants ne sont pas "normaux" et subissent l'ostracisme de la société. <br /> <br /> <br /> <br />
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