Les armes de la manipulatrice : le désir et le sexe
Publié le 21 Juillet 2010
Les armes de la manipulatrice : le désir et le sexe « (…) la femme manipulatrice utilise l’acte sexuel dans un contexte de jeux de pouvoir. L’abstinence déclarée plus ou moins clairement est son arme. » Isabelle Nazare-Aga Les manipulateurs et l’amour.
Le but premier de la manipulatrice est de culpabiliser l’homme.
Elle cherche à lui donner l’impression d’être impuissant, à montrer la vacuité du plaisir sexuel. Cette culpabilité a pour but de supprimer le plaisir éprouvé par l’homme, de créer une sexualité sans plaisir et sans joie. Une sexualité à la fois mécanique et compulsive.
Par exemple, face à une femme totalement passive, apparemment indifférente ou souvent silencieuse, l’homme cherche désespérément à la rendre heureuse et satisfaite sans jamais pouvoir réellement y parvenir. Il est perdu, ne voit rien, ne comprend plus rien. (1)
Son but est de montrer à l’homme à quel point il peut être faible, pervers ou impuissant.
Là encore, l’impossibilité d’établir la moindre communication constructive empêche la construction d’une sexualité épanouie.
L’abstinence est déclarée « plus ou moins clairement ».
Bien sûr, l’homme devra rester dans le doute et l’ignorance. Dans le cas contraire, il pourrait prendre la fuite ou se laisser séduire par une autre femme.
Un "viol passif" ?
Il est évident que la jeune fille manipulatrice ne dira jamais à son prétendant ce qu’elle a plus ou moins programmé pour son histoire d’amour avec lui :
«On sort ensemble pendant six mois, tu paies les sorties, le ciné et le resto, je te dis que je prends la pilule et te donne un rendez-vous pour le jour J. J’ai tout préparé, les bougies pour l’ambiance, un peu d’alcool. Je me déshabille devant toi et là, je me refuse subitement à toi et te repousse violemment en riant. Je te menace de porter plainte pour viol si jamais tu m’approches. Le lendemain, je t’annonce que c’est fini entre nous, par téléphone. Plus tard, je m’arrangerai pour que tu apprennes que de nombreux garçons ont flirté avec moi et que ton meilleur ami est devenu le meilleur de mes amants. Et cela, deux jours seulement après notre rupture.»
Vous imaginez le ressenti de ce jeune homme un peu trop naïf et romantique.
C’est ce que je serais tenté d’appeler un véritable « viol passif ». Un viol qui ne sera bien sûr jamais reconnu par la loi. Un viol qui restera incompris de la majorité des personnes de son entourage, si jamais il avait le courage d’en parler, ce qui est loin d’être facile à faire. Ce n’est pas le genre de choses qu’un adolescent ira crier sur tous les toits. D’ailleurs, il est certain qu’il doutera même de son propre ressenti et pourrait rejeter la faute sur lui-même. A l’instar des victimes de « viol classique ».(2)
Lors de ses prochaines rencontres, le jeune homme sera peut-être plus méfiant. Et pourtant, il est presque certain qu’il rencontrera une jeune femme à la personnalité analogue s’il ne cherche pas à comprendre pourquoi il s’est retrouvé dans cette situation.
Il serait bien inspiré de se demander s’il ne ferait pas mieux de juger sa future partenaire non pas seulement sur des critères purement physiques mais aussi sur ses valeurs morales.
Il devra se méfier d’une trop grande attirance physique qui le mettrait totalement sous la dépendance, sous l’emprise de sa compagne. Un équilibre des pouvoirs est nécessaire. Il ne paiera plus sans compter pour une jeune fille qui n’en vaut peut-être pas la peine. Il comprendra la nécessité de sa liberté et trouvera l’amour, c’est à souhaiter, dans les bras d’une jeune fille un peu moins intéressée et qui ne le laissera pas mijoter aussi longtemps.
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(1) J’ai souvent pensé, sans trop savoir pourquoi, à la parabole des vierges folles et des vierges sages que l’on trouve dans la Bible. Dans ce sens, on pourrait dire que la manipulatrice est une « vierge folle » qui n’a pas de lumière et ne peut pas montrer le chemin du foyer à son jeune époux qui doit venir la rejoindre.
(2) Il ne s’agit pas ici de comparer les souffrances. Toutefois, il est certain que celle d’une femme violée par un homme est sans aucun doute bien plus insupportable et intolérable. Je voulais surtout montrer ici comment peut se perpétuer le cycle de la haine. Il est malheureusement possible en effet que ce jeune homme cherche un jour à se venger à son tour, consciemment ou non, sur une victime totalement innocente.