Aider sans être sauveur !

Publié le 5 Novembre 2011


Par Dolores Lamarre

 

Il est tentant de laisser dominer l'aspect du sauveur en soi, particulièrement lorsque
nous en ignorons la présence secrète. Recevoir ou donner du support place l'aidé et
l'aidant en situation d'interaction.


Considérant que le contact humain, vécu dans une dimension de respect et d'équilibre,
nourrit l'épanouissement personnel, il s'avère important de mieux comprendre comment
nous jouons nos rôles dans le triangle relationnel sauveur, victime et bourreau, afin
d'enrichir les échanges et d'en retirer un maximum de bénéfices.
Permettre à l'aspect sauveur en soi d'exercer, à notre insu, un contrôle sur nos pensées
et nos gestes, affecte notre qualité de vie, risquant même de nuire à notre santé et de
priver les autres d'expériences essentielles favorisant leur développement personnel.


Comment définir le sauveur ?


Certes, nous voyons le plus souvent l'image du sauveur en la capacité à apporter du
secours, à fournir de l'aide pour améliorer, construire, assister... Disons que cela ne
s'arrête pas là.
En chacun de nous vit un Saint-Bernard. Selon nos expériences et blessures passées,
l'énergie du sauveur sera utilisée sainement ou pourra devenir une façon aliénante de se
prouver que l'on vaut quelque chose. Se sentir utile peut aller, pour certains, jusqu'à
générer un état de dépendance, pour recevoir de la reconnaissance ou se prouver qu'ils
existent. La plupart du temps, des attentes silencieuses ou non sont aussi présentes.


Quelques caractéristiques du sauveur:


Difficulté à s'accepter dans sa vulnérabilité. Tendance à contrôler sa vie au lieu
d'apprendre à la maîtriser. La majorité sont des personnes dévouées, sensibles qui
peuvent porter des masques lourds, afin de cacher leurs blessures et leur fragilité.
Il est intéressant de constater que le sauveur est très souvent victime, se donnant
inconsciemment une raison de continuer sa route et de fuir sa souffrance. Silencieux,
dictateurs ou contrôlants, les sauveurs donnent temps, argent, matériel, amour
généreusement et souvent en s'oubliant. Ils écoutent, trouvent des solutions, contrôlent
en décidant «pour le mieux-être» de l'autre allant même à agir à leur place...


Quelques blessures du sauveur:


La personne qui a vécu du rejet, de l’abandon peut avoir comme croyance enfouie,
qu’elle ne devait pas être aimable ou correcte pour que cela lui arrive. Inconsciemment,
celle-ci cherchera à trouver amour, affection en se réfugiant dans le rôle de sauveur.
Il existe aussi les peurs : du jugement, de ne pas en faire assez, de ne pas être aimé,
apprécié, reconnu. Le sauveur peut avoir de la difficulté à reconnaître ou accueillir en
l'autre sa propre souffrance. Il tentera de l'effacer, en aidant l'autre, pour en enlever de
sa vue le reflet douloureux.
L’individu sauveur potentialise, à long terme, un risque de se déséquilibrer
personnellement des points de vue émotionnel, mental, physique. En effet, lorsque
l'autre ne réagit pas favorablement à ses attentes ou que la reconnaissance ne vient pas,
par exemple, une charge lourde s'installe et s’accumule au fil du temps, créant états de
fatigue, insatisfaction, stress et maladie...


Aider sans sauver:


Il est de suggéré d’identifier en soi et ceci le plus objectivement possible, de quelle
manière l’aspect du sauveur est présent dans notre vie. S’observer sans se juger et sans
juger… Comment se manifeste l’aide que nous apportons à autrui ? À quelle fréquence
? Vers qui ? De quelle manière ? Y a-t-il espace pour prendre soins de soi ?
Apprendre à laisser aux autres ce qui leurs appartient. Travailler à augmenter l’estime
et la confiance en soi. Accepter le passé, en libérer la charge. Pardonner et trancher les
liens énergétiques maintenus par insécurité, rancoeur, tristesse… Prendre du recul sur
une situation avant de réagir. Se donner le droit d’exister, de choisir… Développer la
capacité à utiliser le pouvoir personnel.


Il est bien agréable de sentir que nous faisons du bien, cependant s’apporter de l’aide
pour guérir et s’épanouir dans une conscience nouvelle, ne peut qu’enrichir et renforcer
l’amour en soi. Mieux éclairé, il sera plus simple d’être guide, car la lumière présente
en soi, demeure la plus belle source à laquelle puiser, pour aider… sans sauver

Rédigé par Kilou

Publié dans #Discussions et tests

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Bon post !<br /> Ce fameux triangle bourreau sauveur victime entre 2 personnes est malsain. <br /> Avec un pn c'est sans fin il a un besoin compulsif de dominer et de contrôler et ensuite il se fait passer pour la victime quand on l'ignore ou quand le maltraite.<br /> Les pleurnicheurs, les sadiques et les parfaits ils sont insupportables. <br /> Ça arrive à tous de l'être parfois mais quand c'est constant il faut travailler sur soi. <br /> Si chacun arrête de trouver une béquille chez l'autre des que ça va pas se sera un bon début d'arrêter de croire que sans l'autre on est rien. <br /> L'équilibre l'échange le partage et laisser aussi de l'espace à l'autre entre ceux qui pensent Qu à eux et ceux qui pensent Qu 'aux autres ya un juste milieu. <br /> Savoir se prendre en charge et être indépendant est important il y aura pas toujours une personne si on a besoin d' écoute d'aide ou de conseil.... <br /> Accepter le vide parfois le manque c'est pas mortel apprendre à se nourrir tout seul s'occuper tout seul. <br /> Et être capable de dialoguer sans critiquer tous. Ce qui est différent de nous ou tout rapporter à notre mode de pensées notre vie. <br /> Écoutez sans juger.... <br /> Les personnes équilibrées sont plus rares que celles desequilibrees <br /> Moi j'attire les dingues et les pleurnicheurs souvent et comme le triangle c'est toxique je prends mes distances. <br /> Sauver les autres c'est pas mon truc certains vont si mal qui ne savent faire que cela se plaindre ou agresser les autres. <br /> Apprenons a communiquer à s'aimer à se nourrir se sera un bon début pour des relations plus riches et plus équilibrées. <br /> Puis ayons aussi de l'autoderision on est imparfaits acceptons nos défauts et ceux des autres dans la limite du supportable. <br /> Les boulets toxiques ils doivent se soigner. <br /> faire de son mieux ????
Répondre
N
Ccccccc
Répondre
A
Je vous remercie pour cet article,j'y ai retrouvé toutes mes faiblesses a savoir altruisme démesurée de ma part,je me remets en cause pour réapprendre a penser a moi.Je divorce d'avec un pn avec qui j'ai vécu 30 ans,que d'aveuglement de ma part.Je suis suivi par un psychiatre et une psychologue pour pouvoir verbaliser trop de souffrance.
Répondre
K
<br /> <br /> Ici nous ne rentrons pas dans des discussions aussi poussées, nous sommes dans un blog d'aide de victimes de tyrans domestiques et je crois que vos propos ne le servent pas (sauf pour critiquer<br /> un article de Mme Dolorés Lamarre).<br /> <br /> <br /> Je n'ai rien contre vos idées mais si vous avez quelque chose à dire à cette dame, faites le en direct avec elle (a moins que vous ayez une théorie qui aide vraiment les gens en<br /> souffrance).Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Chère Dolores,<br /> <br /> <br /> Vous décrivez si mal cette figure du Sauveur qu'on ne peut que penser que vous la craignez plus que celle du pervers (narcissique) cela va de soi. Vous allez jusqu'à affirmer que ce type de<br /> personne agit inconsciemment alors que notre but premier sur cette terre est de se sauver soi-même. D'ailleurs sauveur, salut et santé, ces mots se retrouvent dans leurs origines étymologiques.<br /> C'est en se sauvant soi-même qu'il est possible de montrer à l'autre que c'est chose du possible dans la condition humaine. Vous aurtiez intérêt à vous informer sur la théorie développée par René<br /> Girard sur les origines de la violence par les mécanismes protéiformes de la mimésis. Vous y êtes plongée sans vous en rendre compte sans comprendre que la victime émnissaire est innocente et que<br /> son rôle est donné à l'unanimité par les groupes de violence collective. Que faites vous de la vie du CHrist relatée dans les évangiles ? Et de toute cette violence mimétique ? Vous ne pouvez<br /> malheureusement pas parler de la notion ou de la figure du Sauveur sans d'abord en référer à Jésus-Chriost, notre Sauveur.De plus, le rôle de Sauveur ne peut être exempt du travail du Pardon et<br /> de l'amour de nos ennemis. 477 fois pardon Dolores<br /> <br /> <br /> Suzanne Longpré<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Ce texte est génial, bravo !!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre